Bruxelles est une ville vibrante, où chaque coin de rue respire l'histoire et la culture. Mais derrière cette façade se cache un défi qui nous concerne tous : le gaspillage alimentaire. Même si, en tant que Bruxellois·es, nous faisons mieux que beaucoup d'autres villes européennes, chaque morceau de nourriture que nous jetons compte. Et chaque morceau jeté, c'est une opportunité manquée de faire une différence, que ce soit pour notre porte-monnaie, notre planète ou pour ceux et celles qui ont faim.
Chaque année, les Bruxellois·es jettent en moyenne 19 kg de nourriture. Ces 19 kg représentent une somme d’argent considérable. C’est ton prochain voyage, ton nouveau gadget, ou même cette expérience unique que tu voulais tant vivre, qui finissent pas pourrir au fond de ta poubelle.
Mais au-delà de l'impact financier, notre planète est également en danger. À Bruxelles, un quart des impacts environnementaux d'un ménage sont dus à l'alimentation. Jeter un steak de 200g, par exemple, revient à laisser couler de l'eau pendant sept heures. La production d'un kilo de riz quant à elle nécessite environ 2 500 litres d'eau. C'est l'équivalent de l'eau utilisée pour prendre une vingtaine de douches. Et pour les amateur·trice·s de café, sachez que chaque tasse que vous buvez a nécessité environ 130 litres d'eau pour sa production, soit l'équivalent de près de trois bains.
Chaque fois que nous jetons de la nourriture, nous ne gaspillons pas seulement des ressources alimentaires, mais aussi toute l'énergie, le travail et les ressources naturelles qui ont été investis pour la produire, la transporter et la stocker. C'est un coût énorme pour notre environnement, et cela contribue également au changement climatique. En prenant conscience de ces impacts et en agissant en conséquence, nous pouvons non seulement économiser de l'argent, mais aussi protéger notre planète pour les générations futures.
La situation sociale à Bruxelles est tout aussi préoccupante. Un tiers de la population vit avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté, et pour les trois quarts des Bruxellois, le principal obstacle à une alimentation durable est le prix. Chaque bouchée gaspillée est une occasion manquée de faire une différence.
Dans ce paysage, des initiatives bruxelloises telles que "Share Food" montrent la voie. Chaque soir, des bénévoles collectent des dizaines de kilos d'invendus alimentaires dans des magasins partenaires, puis redistribuent ces produits aux personnes dans le besoin, évitant ainsi le gaspillage alimentaire tout en venant en aide aux plus démunis.
Et il y a du nouveau à l'horizon ! Le ministre bruxellois de l'Action sociale, Alain Maron, a annoncé que, dès 2024, les invendus alimentaires des grandes surfaces dont la superficie excède 1000m² seront obligatoirement donnés. Cette initiative vise à mettre fin au gaspillage tout en soutenant les personnes dans le besoin.
La technologie est également un allié précieux dans cette lutte.
Des applications telles que "Too Good To Go", qui ressemble un peu au "Tinder de la bouffe", vous permettent de récupérer des repas invendus à prix réduits.
« Phenix », de son côté, est particulièrement actif à Bruxelles, avec plus de 300 commerçants partenaires proposant des paniers anti gaspi. Sa force est sa présence sur le territoire, avec un accompagnement humain.
"OLIO" vous encourage à partager vos surplus alimentaires avec vos voisins, créant ainsi un monde où le partage est roi.
"Fridge Pal" vous aide à surveiller votre réfrigérateur, évitant les désagréables surprises moisies tout en vous proposant des recettes pour utiliser vos restes.
Cependant, au-delà de la technologie, c'est à nous de jouer notre rôle. Manger local et de saison, adopter un mode de vie au plus proche du Zéro Déchet et bien conserver nos aliments pour éviter de les jeter sont autant de gestes simples qui peuvent avoir un impact significatif. Car, au final, la lutte contre le gaspillage alimentaire est l'affaire de tou·te·s.
Bruxelles n'est pas juste une ville, c'est ton terrain de jeu. C'est là où tu peux montrer que notre génération est prête à relever les challenges, à vivre avec passion et à créer un futur radieux. Alors, prêt·e à relever le défi ?